L’incontinence urinaire, souvent observée lors de pertes urinaires involontaires, est un symptôme habituellement lié à une condition physique. Touchant les hommes et les femmes, les fuites urinaires peuvent causer des irritations et la dégradation de la peau. Elles réduisent grandement la qualité de vie, puisqu’elles engendrent une gêne, un embarras, la peur d’être ridiculisé, une baisse d’estime, l’isolement, etc.
On note une hausse des cas d’incontinence urinaire chez les personnes plus âgées (60 ans et plus). Toutefois, beaucoup d’hommes et de femmes plus jeunes en souffrent également. En Amérique du Nord, 1 femme sur 4 est incommodée par l’incontinence urinaire (et au moins 1 sur 3 à partir de 60 ans). Les hommes sont 2 fois moins nombreux à en subir les conséquences, en raison de leur anatomie peu sujette à l’incontinence.
Les fuites urinaires et l’incontinence sont encore aujourd’hui considérées comme tabous. Pourtant, elles devraient être abordées ouvertement, vu l’ampleur des problèmes physiques et psychologiques qu’elles suscitent. Sans compter qu’il existe des traitements efficaces pour régler complètement le problème ou le réduire significativement, et ce, même si l’incontinence est présente depuis plusieurs mois, voire des années. Nous démystifions l’incontinence urinaire ci-bas pour vous aider à mieux la comprendre!
Les types d’incontinence urinaire
Incontinence urinaire à l’effort
Ce type d’incontinence urinaire est le plus fréquent chez les femmes. Il se traduit par des fuites urinaires à l’effort, comme soulever un objet, éternuer, tousser, rire ou s’entraîner. La pression de l’abdomen sur la vessie déclenche alors des pertes urinaires incontrôlables. Ces fuites sont presque toujours causées par l’affaiblissement du plancher pelvien.
Chez l’homme, une opération comme l’ablation de la prostate (prostatectomie) peut provoquer ce type d’incontinence.
Incontinence urinaire d’urgence
Ce type d’incontinence peut perturber autant les femmes, les hommes âgés que les enfants. Aussi appelé « vessie hyperactive », il est généralement symptomatique d’un problème de santé chronique qui occasionne des dérèglements sur le contrôle des nerfs de la vessie. Il se manifeste par un besoin urgent ou pressant d’uriner.
Le simple fait de marcher, de penser à uriner ou même d’entendre de l’eau couler peut donner lieu à des pertes urinaires importantes chez les personnes souffrant d’incontinence urinaire d’urgence. Ces personnes ont d’ailleurs tendance à uriner à maintes reprises le jour et la nuit.
Incontinence urinaire par trop-plein
Il s’agit d’une incontinence urinaire à la suite d’un engorgement de la vessie. Elle arrive lorsqu’il y a un obstacle empêchant l’urine de s’écouler normalement de la vessie.
Par exemple, chez l’homme, les troubles de la prostate peuvent amener ce type d’incontinence. Elle peut aussi être la conséquence d’une faiblesse musculaire de la vessie.
Incontinence urinaire mixte
L’incontinence urinaire mixte est une combinaison de plusieurs types d’incontinence. Parmi les associations les plus courantes, on retrouve l’incontinence d’effort et l’incontinence d’urgence, qui représentent le quart des incontinences urinaires chez les femmes.
Incontinence urinaire fonctionnelle
Ce type d’incontinence urinaire résulte d’un trouble physique ou mental qui empêche ou nuit à la capacité de contrôle des mictions. Il est très répandu chez les personnes âgées en perte de mobilité. Il se caractérise par l’incapacité d’aller aux toilettes à temps par manque de mobilité ou par l’envie d’uriner qui ne se fait pas sentir.
Incontinence totale ou continue
L’incontinence urinaire totale ou continue provient d’une perte de contrôle totale involontaire de la vessie, qui n’est plus en mesure de jouer son rôle de réservoir.
Les causes de l’incontinence urinaire
Nombreuses sont les causes de l’incontinence urinaire chez l’adulte et l’enfant. En voici quelques-unes :
- Un plancher pelvien affaibli
L’affaiblissement du plancher pelvien peut découler du traumatisme de l’accouchement par voie vaginale, de la ménopause, de maladies qui affectent le cerveau (sclérose en plaques, Parkinson, etc.), de malformations congénitales, de blessures dues à un accident ou même des effets liés à la prise de médicaments ou à la suite d’une chirurgie.
- La descente de la vessie
Ne concernant que les femmes, la descente de la vessie survient quand les tissus entre le vagin et la vessie sont si faibles qu’ils n’arrivent plus à soutenir le poids de la vessie.
- Un trouble de la prostate
L’hypertrophie ou l’hyperplasie de la prostate se traduit par une augmentation du volume de la prostate. En augmentant son volume, la prostate peut encombrer l’écoulement de l’urine et ainsi générer des troubles de la miction. Ce problème frappe 1 homme sur 2, âgé de plus de 60 ans, et peut atteindre plus de 80% des hommes âgés de 80 ans et plus.
- Un problème de santé chronique
Plusieurs neuropathies telles que le diabète, la maladie de Parkinson, l’Alzheimer, la sclérose en plaques ou une lésion à la moelle épinière peuvent entraîner une atteinte aux nerfs permettant aux muscles de la vessie de contrôler la miction, d’où les problèmes d’incontinence.
De plus, les infections respiratoires occasionnant une toux fréquente augmentent le risque d’être touché par l’incontinence urinaire à l’effort. Les infections urinaires, quant à elles, accentuent la sensibilité des muscles de la vessie et sont donc susceptibles de causer de l’incontinence, en contractant ces muscles de façon inopportune.
- Certains médicaments, l’alcool et le tabac
Des médicaments comme les antidépresseurs, les relaxants musculaires et les décongestionnants nasaux, de même que le tabac et l’alcool, peuvent aussi engendrer des fuites urinaires, voire l’incontinence.
Incontinence urinaire, quoi faire si j’en souffre?
Malheureusement, un grand tabou règne autour de l’incontinence urinaire, amenant une réticence à consulter chez certaines personnes. Elles se privent pourtant d’aide et de traitements pouvant aller jusqu’à éliminer complètement le problème. Contrairement à ce que la majorité de la population en pense, l’incontinence urinaire après un accouchement par voie vaginale, après la ménopause ou même avec le vieillissement n’est pas normale et devrait être traitée.
Une incontinence urinaire non traitée peut réduire la qualité de vie, allant jusqu’à pouvoir causer la dépression. Elle limite considérablement les activités physiques et peut aussi conduire à des problèmes de santé sexuelle, un inconfort et une gêne à sortir de la maison, perturbant ainsi la vie sociale et professionnelle. Sans compter que les fuites urinaires chroniques peuvent donner des rougeurs et des irritations sur la peau pouvant mener jusqu’à l’infection ou des ulcères.
Il est important de consulter un professionnel de la santé si vous avez des symptômes s’apparentant à l’incontinence urinaire. Parmi ces symptômes, on retrouve : des fuites d’urine à l’effort, lors d’activités physiques, toux ou éternuements, des pertes d’urine abondantes dues à une envie soudaine et urgente, de faibles fuites urinaires s’échappant tout au long de la journée et de la nuit, etc.
4 conseils pour prévenir l’incontinence urinaire
1. Attention aux substances irritantes
Évitez ou réduisez la consommation d’alcool, de tabac, de café et de boissons contenant de la caféine ou théine, du sucre et finalement, d’agrumes et de mets épicés. Ces substances irritent la vessie et peuvent stimuler sa contraction, et donc créer ou aggraver l’incontinence.
2.Prévenir et soigner les troubles de la prostate
L’inflammation de la prostate, l’hypertrophie ou le cancer de la prostate peuvent occasionner de l’incontinence.
- Dans le cas du cancer de la prostate, l’incontinence résulte souvent d’effets secondaires liés aux traitements : la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie.
- Dès les premiers symptômes d’incontinence, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé. En cas d’hypertrophie bénigne de la prostate, il existe divers traitements.
- Pour prévenir l’inflammation de la prostate, il est conseillé d’utiliser un préservatif et d’être vigilant quant aux infections vaginales ou urinaires, qui doivent être soignées rapidement.
3. Travailler les muscles du plancher pelvien
Le renforcement musculaire du plancher pelvien peut grandement prévenir, améliorer et même soigner les fuites urinaires. Il est d’ailleurs fortement recommandé aux femmes enceintes de pratiquer les exercices de Kegel pour prévenir l’affaiblissement des muscles du plancher pelvien lors d’un accouchement par voie vaginale. Il est aussi pertinent d’entreprendre une rééducation périnéale post-accouchement.
4. Maintenir un poids santé et prévenir la constipation
Avoir un poids santé évite la pression constante qu’un surplus de poids peut avoir sur la vessie et ses muscles. Même chose pour la constipation : des selles bloquées peuvent exercer une pression sur la vessie et entraîner des pertes urinaires. C’est pourquoi il est nécessaire de la prévenir autant chez l’homme que la femme.
Plusieurs traitements sont disponibles pour soigner ou réduire l’incontinence et vous éviter le port de culottes ou de bandelettes d’incontinence. Dans tous les cas, la première étape demeure la consultation d’un professionnel de la santé comme un médecin ou une infirmière. Une fois le diagnostic posé, un traitement adapté à votre type d’incontinence urinaire sera proposé, afin de traiter les symptômes.
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